Mais il existe aussi le phénomène de fusion des atomes...
Un projet sous le nom d'ITER a été lancé aux Etats-Unis pour essayer de comprendre et d'utiliser l'énergie dégagée par cette fusion...
Pour l'instant la fusion nucléaire est surtout connue pour son utilisation dans la bombe H, mais les chercheurs ne se découragent pas et voit dans cette réaction une nouvelle source d'énergie capable de produire plus qu'elle ne consomme...
et sans déchets radioactifs...
(Une sacré revanche pour la découverte de monsieur Einstein... (E=Mc²))
Voilà une partie de l'interview de Norbert Holtkamp, celui qui dirigera, avec Kaname Ikeda, la construction du plus grand réacteur à fusion nucléaire du monde...
Question - Quelle différence y a-t-il entre fission et fusion ?
M. Holtkamp - La fission consiste à casser des noyaux atomiques lourds pour produire de l'énergie. La fission est contrôlée dans un réacteur nucléaire et incontrôlée dans une bombe atomique. La fusion consiste à fusionner ensemble deux noyaux légers. Dans le cas d'ITER, ce sont deux noyaux d'hydrogène qui fusionnent ensemble. Lorsque cela arrive, il y a libération d'énergie
Question - Pourquoi la fusion est-elle meilleure dans ce projet que la fission ?
M. Holtkamp - Beaucoup de réacteurs nucléaires à fission sont opérationnels et produisent de l'électricité ; la fission a donc un avantage : elle est exploitée aujourd'hui. La fusion n'est pas encore exploitable, c'est un projet de recherche. La fission et la fusion sont toutes deux des réactions nucléaires mais elles sont fondamentalement différentes. L'avantage de la fusion est que l'un de ses sous-produits, l'hélium, n'est pas radioactif et que l'autre, un neutron, est utilisé pour fabriquer un isotope d'hydrogène, le tritium, à partir des matériaux porteurs de lithium entourant le plasma (gaz ionisé). Dans un réacteur à fission, lorsque l'on casse les noyaux, les deux morceaux restants sont tous les deux radioactifs. Dans le processus de fusion, cela ne se produit pas - la chambre qui entoure les noyaux devient légèrement radioactive mais les sous-produits ne le sont pas.
Le grand avantage de la fusion est que le deutérium et le lithium, qui est utilisé pour produire le tritium, employés dans le processus existent en grandes quantités - ils sont abondants sur terre et dans les océans. Cela n'est pas vrai du processus de fission : les réacteurs doivent utiliser de l'uranium, qui n'existe qu'en quantité limitée, ou un matériau semblable pour fonctionner. Mais il ne serait pas juste de dire que le processus de fusion est meilleur, parce que les appareils de fusion existants sont des appareils de recherche expérimentale, pas des réacteurs - les chercheurs essaient de découvrir comment utiliser la fusion pour produire de l'énergie. Si ITER réussit, ce sera le premier réacteur à fusion nucléaire capable de produire sensiblement plus d'électricité qu'il n'en consomme. Ce sera une étape majeure.
(Cette interview a paru dans le numéro d'octobre 2006 de la revue électronique « Dossiers mondiaux » du département d'Etat. Les opinions qui y sont exprimées ne représentent pas nécessairement le point du vue ou la politique du gouvernement américain ou des parties au projet ITER.)
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